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Les coordinateurs du projet Biofermes Internationales Inde

Juillet 2018

La partie indienne du projet Biofermes Internationales a débuté en septembre 2016 dans 3 Etats indiens : l’Uttarakhand, l’Uttar Pardesh et le Rajasthan grâce à l’action de notre partenaire local : Navdanya. Dans cet article, nous avons demandé à Rukmani, Ramesh et Nanlal Mila, coordinatrice et coordinateurs régionaux du projet dans les 3 etats de nous présenter leur travail et leur participation active à la réussite du projet Biofermes.

Quelles sont les activités d’un-e coordinateru-trice régional dans le cadre du projet Biofermes Inde ?

Les coordinateurs vont au sien des communautés rurales du projet. Leur mission est de transmettre les connaissances et savoir-faire liés à la production en agroécologie et à la conservation des semences paysannes aux paysans et paysannes du projet. Pour cela, ils organisent des formations régulières dans les villages sur les méthodes agroécologiques de gestion des sols, lutte contre les ravageurs, de production diversifiée, de conservation des semences traditionnelles, etc.

Mais leur travail ne s’arrête pas là ! Les coordinateurs forment aussi 67 paysannes du projet pour devenir des gardiennes de semences et ainsi garantir l’autonomie de leur communauté mais aussi réintroduire des semences locales et anciennes adaptées au milieu et résistantes au changement climatique.

Ils organisent également de nombreuses actions de sensibilisations qui touchent tous les membres des communautés soutenus par le projet : les familles, les paysans et les enfants. Ces actions peuvent avoir différentes formes mais ont toutes le même objectif : permettre durablement une plus grande autonomie des communautés locales et les aider à préserver leur biodiversité et à s’adapter au changement climatique. Ainsi des jardins-potagers (sur le modèle du projet Bio-écoles de SOL au sud de l’Inde) sont mis en place et suivis par les coordinateurs dans 20 écoles sur les 3 Etats. Des groupes d’entraides sont également créés dans certains villages pour les femmes (sur le modèle du projet Graines de l’Espoir de SOL  dans l’Uttarakhand).

 

« […] J’aide [aussi] les femmes à se rassembler au sein de Self Help Group, appelés Les Groupes pour la Souveraineté Alimentaire des Femmes. Chaque groupe est constitué d’une vingtaine de paysannes et nous les aidons à avoir accès à des petits prêts bancaires et à collecter de l’argent tous les mois. » Rukmani Rawat, coordinatrice régionale du projet Biofermes Inde, sur l’Etat de l’Uttarakhand

Un travail essentiel pour s’adapter au changement climatique

Situés au nord de l’Inde, les Etats du projet Biofermes Internationales subissent de plein fouet le changement climatique. Ce dernier se traduit par des moussons faibles et par l’augmentation de la fréquence des événements extrêmes : des sécheresses de plus en plus longues et intenses ou des inondations. Ces conditions climatiques posent de nombreuses problématiques : celle de la gestion de l’eau, la désertification, la souveraineté alimentaire mais aussi de l’organisation sociale et des migrations des communautés rurales, premières victimes de ce changement.

« Les familles qui ont assez de ressources en eau continuent l’agriculture. Le gouvernement de l’Uttar Pradesh donne des subventions aux agriculteurs qui n’ont pas accès à assez d’eau, mais quand ces aides publiques sont trop faibles pour compenser les conséquences économiques de la sécheresse, les agriculteurs arrêtent leur activité et vont dans les villes. » Ramesh, coordinateur régional de l’Etat de l’Uttar Pradesh

De plus, depuis la Révolution Verte (politique gouvernementale de transformation des agricultures mise en place dans les années 1960 en Inde), les paysans et paysannes du pays ont été incités par l’Etat à cultiver des variétés non-adaptées au milieu, souvent gourmandent en eau et en produits phytosanitaires. Ces cultures étaient destinées à l’exportation et leur prix dépendait plus des cours boursiers mondiaux que des besoins vitaux des agriculteurs. Cette pratique agricole a fait tomber dans l’oubli les variétés vivrières locales garantes de la souveraineté alimentaire des populations mais aussi de tout un savoir-faire ancestral.

Avec le changement climatique et ce mode de culture qui a provoqué l’endettement massif des communautés paysannes, il est important d’agir pour les aider à se rapproprier les modes de cultures traditionnels et vivriers adaptés avec les méthodes de culture moderne en agroécologie et la réintroduction de plantes adaptées au milieu. A cela s’ajoute aussi l’importance d’identifier, avec les communautés rurales, les variétés les plus adaptées au changement climatique pour assurer sur le long terme l’autonomie et la survie de ces populations. C’est ainsi que de nombreuses plantes locales diversifiées ont été réintroduites dans nos zones d’action.

« Au Rajasthan, les cultures de la saison des pluies (Kharif season) sont principalement le Maïs et le Sorgho. Lors de la saison sèche (Rabi season), nous cultivons du blé, de l’orge, de la moutarde, etc… Nous cultivons également des légumes (okra, tomates, pommes de terre…) tout au long de l’année. » Landar Mila, coordinateur régionale de l’Etat du Rajastan

De 2016 à 2019 : assurer l’autonomie des communautés paysannes

En trois ans, les coordinateurs, et tous les acteurs du projet, ont de nombreux objectifs à relever : en plus des 300 paysannes et paysans formés à l’agroécologie, 67 gardiennes de semences seront formées à la préservation vivante des semences paysannes locales et 2 000 enfants et 15 000 paysans et paysannes seront sensibilisés au changement climatique, à l’agriculture biologique et aux pratiques plus respectueuses de la biodiversité.

 

Le projet connaît de belles avancées que nous aurons le plaisir de vous présenter prochainement dans un article détaillé. En attendant, vous pouvez découvrir la page dédiée au projet Biofermes Internationales en Inde.

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